Spasoïen
Endonyme :
spasojan
Code : spj
Azudan Spasojan i dreszañiti
(Sur le Spasoïen et ses dialectes)
Le Spasoïen est une langue de la famille Spaso-Galgatienne parlée dans la planète de Lonnu, dans le pays du Spasoïa. Il est écrit avec le script du même nom, un alphasyllabaire, dérivé de l’alphabet Galgatien. Malgré ce que peuvent faire croire les cartes, le territoire Spasoïen est très divers et de nombreux dialectes sont trouvés, dont certains dont la différence peut laisser penser à d’autres langues. Ici est représenté le Spasoïen Standard, aussi appelé Spasoïen de Tagiro, une variante du Spasoïen basé sur le Spasoïen de Ruaja, mais accommodant la large diversité de langues notamment en réintroduisant certains phonèmes perdus de la variété de Ruaja.
Phonologie
Consonnes
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Bilabiale
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Dentale
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Alvéolaire
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Post-Alvéolaire
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Palatale
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Vélaire
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Uvulaire
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Nasale
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m
|
|
n
|
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ɲ
|
(ŋ)
|
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Occlusive
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p ‧ b
|
|
t ‧ d
|
|
|
k ‧ g
|
q
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Affriquée
|
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d͡z
|
t͡ʃ ‧ d͡ʒ
|
|
|
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Fricative
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f
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ð
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s ‧ z
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ʃ ‧ ʒ
|
ç
|
|
χ
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Spirante
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w
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|
l
|
|
j
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(w)
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Battue
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ɾ
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|
|
|
|
-
/s/ se prononce systématiquement [z] en position intervocalique. Ceci est représentatif des accents de Ruaja.
-
[v] est allophone de /w/ quand après /z/
-
/j/ et /w/ ont souvent des distributions complémentaires à /i/ et /u/, notamment en prosodie.
-
/m/ a pour allophone [ɱ] devant /j/ et /i/
-
Régionalement, la séquence [ɱj] est prononcé [ɱ], ou [v], ainsi, tout emprunt utilisant [v] aura la séquence /mj/
-
/ç/ est un phonème rare, n'apparaissant que devant /i/ et controversé, comme il est parfois analysié comme /ʃj/. Il est souvent prononcé [ɕ], et les locuteurs de Ruaja l'assimilent très souvent avec /ʃ/.
-
/ɾ/ a pour allophone en coda [r] (quoique en parole rapide [ɾ] peut aussi être prononcé en coda).
-
[ŋ] est un allophone de /n/ devant une uvulaire ou une vélaire.
Voyelles
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Antérieure
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Centrale
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Postérieure
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Fermée
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i
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ɨ
|
u
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Mi-Fermée
|
e
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(ə)
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o̞
|
Mi-Ouverte
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ɛ
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Ouverte
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a
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|
-
[ə] est un allophone de /ɨ/ dans la séquence /jɨ/ > [jə]. Néanmoins, dans beaucoup d'accents, dont l'accent de Ruaja, /jɨ/ est assimilé à /ɨ/ (d'où l'absence de distinction entre les deux dans le script).
-
/ɨ/ a une valeur disputée, qui de plus varie selon les régions. [y], [ʏ], [ɪ] et [ɨ] ont été vus comme des descriptions proposés du son dans la version standard, mais la description donnée la plus précise est "une voyelle fermée centrale-frontale avec un arrondissement plus ou moins important selon le locuteur"
-
La séquence /ji/, parfois apparaissant dans la représentation de la séquence [vi] dans des emprunts, est systématiquement simplifiée en [i]
-
/o̞/ peut avoir plusieurs réalisation selon l’environnement, avec notamment une réalisation en [ɔ] lorsqu’il y a contact avec /i/, /j/, ou en fin de mot, et une réalisation en [o] lorsqu’il est en contact avec /u/, /w/
-
/ɛ/, selon le locuteur, peut être parfois réalisé plus ouvert, parfois décrit comme [æ], ou bien parfois être plus fermé, même jusqu’à atteindre [e]
Phonotactique
La structure syllabique maximale du Spasoïen est souvent décrite comme [#S]-CGVC, avec G représentant /j/, /w/ ou /r/, et S représentant /s/, /ʃ/ ou /z/.
Prosodie
Le Spasoïen dispose d'un accent qui est toujours placé sur la more antepenultième de l'unité lexicale. Une more en Spasoïen inclut une initiale complexe, donc le mot [qɨ.ðɛ.ɾan] se divise en [qɨ|ðɛ|ra|n], donc l'accent ici se place sur [ðɛ]. Néanmoins, l'accent ne peut pas se placer sur une coda, auquel cas il est reculé d'une more, ainsi le mot [an.ɾi.go̞] met l'accent sur la more [a] au lieu du [n] préconisé par le découpage.
Mais plus important que ça est le fait que cet accent ne peut que tomber que sur la racine du mot, ainsi il arrive souvent que l'accent ne soit pas à l'endroit attendu par un . C'est le cas de [sto̞.nɛr.se] qui a son accent qui tombe sur la syllabe [sto̞], comme ce mot a pour racine [sto̞.na.ra], où l'accent devient régulier.
Il existe aussi en Spasoïen un accent secondaire qui apparaît en fin de mot à partir de la troisième syllabe après l'accent principal. Il apparaît donc seulement dans les mots dérivés, comme par exemple [e.ɲo̞.ta.qe], dérivé de la racine [e.ɲo̞.ta], ayant donc pour accentuation ['e.ɲo.taˌqe].
Système d’Écriture
Le Spasoïen est écrit avec un alphasyllabaire, c’est-à-dire un script où les caractères ont une voyelle inhérente, qui est modifiée par l’utilisation de diacritiques. Les caractères ont un ordre qui est respecté par les dictionnaires, qui comprend tout d’abord la consonne, puis la voyelle attachée. Les consonnes sont ordonnées de la manière suivante (la romanisation inclut la voyelle inhérente) :
Romanisation
|
Représentation API
|
e
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∅
|
ne
|
n
|
re
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ɾ
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se
|
s
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jje
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dʒ
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xe
|
ʃ
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ge
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g
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fe
|
f
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ce
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k/tʃ
|
te
|
t
|
me
|
m
|
le
|
n
|
de
|
d
|
w
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w/u
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be
|
b
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ñe
|
ɲ
|
je
|
χ
|
qe
|
q
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jhe
|
ʒ
|
ze
|
dz
|
zhe
|
z
|
xhe
|
ç
|
pe
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p
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sze
|
ð
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ïe
|
j
|
-
<ce> se prononce [tʃ] devant les voyelles <e> [ɛ], <é> [e] et <i> [i], ainsi que devant la consonne <ï> [j].
-
<se> se prononce [z] en position intervocalique, mais [z] en prononciation intervocalique s’écrit parfois avec <zhe> pour des raisons étymologiques.
-
<w> se prononce très souvent [u] quand aucune diacritique n’est appliquée. C’est plus courant en début de mot, où il est presque impossible d’utiliser la voyelle <u>, mais il existe des exceptions.
-
<ïe> est une innovation récente, basée sur la forme large de <i>. Ainsi, elle n’est pas présente dans tous les textes.
Les voyelles sont ordonnées ainsi :
Romanisation
|
Représentation API
|
e
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ɛ
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é
|
e
|
o
|
o̞
|
a
|
a
|
i
|
i
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y/ÿ
|
ɨ/jə
|
u
|
u
|
∅
|
∅
|
-
<e> [ɛ] est la voyelle inhérente en Spasoïen. Dans certaines adoptions du script par d’autres langues, néanmoins, la voyelle inhérente change.
-
La différence entre <y> [ɨ] et <ÿ> [jə] n’est pas marquée dans le script Spasoïen, comme c’est une distinction totalement absente de la région de Ruaja. Si elle a été réintroduite dans la langue standard, il n’y a aucune différence graphique entre les deux.
-
<a>, <i> et <y> disposent d’une forme large et d’une forme courte. La forme courte est utilisée à l’intérieur d’un mot, et la forme large à la fin d’un mot. Cette dichotomie permet une économie d’espace dans l’écriture.
-
Ces formes permettent aussi de compacter les suites de voyelles, comme il sera indiqué plus tard dans les Ligatures. Seul <a> respecte parfaitement cette règle.
-
<i> dans le mot "i" est écrit seulement avec la forme longue, sans utiliser la consonne <e> pour porter la diacritique.
-
<∅> est une diacritique permettant de supprimer la voyelle inhérente. Elle est traditionnellement démontrée avec la consonne <ne>.
Le script Spasoïen permet aussi un très grand nombre de ligatures, que ce soit entre les consonnes ou les voyelles. Il existe donc de nombreuses règles quand à l’assemblage des voyelles et consonnes. Nous allons les présenter en deux listes :
Consonnes –
-
Une ligature très courante est celle du <s> (avec sa voyelle supprimée) puis une autre consonne, où il prend une forme raccourcie.
-
Cette forme spéciale est plus rarement vue devant les consonnes ayant un côté gauche droit, comme <ne> ou <le>, et n’apparaît pas devant les consonnes ayant un trait horizontale commençant ou finissant sur le coin bas-gauche comme <re>, <xe> et <je>
-
En revanche, cette ligature est systématique devant <te>, <pe> ainsi que <w>, auquel cas il prend la forme spéciale de <sve>.
-
<ke> est une ligature généralement considérée comme une lettre à part entière de deux <ce>. Elle a pour seule prononciation [k] et est donc utilisée dans les cas où <ce> serait prononcé [tʃ].
Voyelles –
-
Le trait du bas de la voyelle <o> est très souvent prolongé à gauche si précédent la consonne se trouvent une ou plusieurs consonnes avec la voyelle supprimée.
-
Lorsqu’il y a une succession de voyelles, il existe plusieurs ligatures qui permettent d’éviter une succession de consonnes <e>. Notez qu’aucune d’elles ne fonctionne pour la voyelle inhérente.
-
Lorsqu’il y a une voyelle précédent <o>, la voyelle peut être indiquée directement sur la consonne, le combo consonne + voyelle étant englobé par <o>. Cela ne fonctionne pas pour la voyelle <é>, et n’est que rarement utilisé pour les voyelles <i> et <y/ÿ> (qui prennent systématiquement la forme large).
-
Lorsqu’il y a une voyelle suivant <o>, la voyelle peut être indiquée sur la partie rectangulaire à droite de la consonne. Cela ne fonctionne pas pour la voyelle <é>, et les voyelles <i> et <y/ÿ> sont obligées de prendre la forme large (auquel cas aucune réduction de l’espace ne peut être fait).
-
Les suites <éa> et <ui> peuvent être notées en marquant les deux voyelles en même temps.
Grammaire
Le Spasoïen est une langue de forme SVO (de manière générale), utilisant des prépositions mais ayant les adjectifs en position libre. Les noms s’accordent en nombre, et les verbes en mode.
Noms et Adjectifs
Les noms en Spasoïen peuvent être mis au pluriel, et les adjectifs s’accordent avec les noms. L’accord s’effectue par flexion du dernier son, selon le schéma suivant :
Singulier
|
Pluriel
|
-a, -y
|
-i
|
-o
|
-e
|
-e, -y
|
-ei
|
-n
|
-ñ
|
Un mot au singulier ne peut pas terminer par -u ou -i, sauf dans le cas d’emprunts et de diphthongs. Un mot terminant par une consonne (sauf -n) n’a pas d’inflexion plurielle, quoique selon l’accent le pluriel peut se caractériser par l’absence de relâche audible.
Oi temair-a cuoï culsz-a zheïmïug.
[ɔj tɛ'ma.i.ɾa kwɔj 'kul.ða 'zɛ.i.ɱjug]
je entendre-1ꜱɢ cela musique-ꜱɢ joli[ꜱɢ]
Cette musique que j’entends est jolie.
Oi temair-a cuoï culsz-i zheïmïug.
je entendre-1ꜱɢ cela musique-ᴘʟ joli[ꜱɢ]
[ɔj tɛ'ma.i.ɾa kwɔj 'kul.ði 'zɛj.ɱjug]
Ces musiques que j’entends sont jolies.
Verbes
Les verbes sont dérivés en trois groupes selon leur terminaison dans l’infinitif : -ar, -er (-ér) et -ir. Ils se déclinent selon la personne ainsi que l’un de trois modes : indicatif, "subjonctif" et conditionnel. Rajouter le suffixe -qé passivise le verbe.
Le terme Subjonctif peut, selon l’environnement et surtout l’accent, définir différents modes. Le plus souvent, le Subjonctif désigne le Désidératif, l’Optatif ou le Volitif, en clair quelque chose qui est souhaité. Selon les dialectes, il peut s’étendre au Subjonctif même, son sens historique, un évènement considéré peu probable, ou bien l’Hortatif ou le Juissif, un évènement imploré. Récemment, le Subjonctif prend aussi un sens d’Impératif, un ordre.
Le temps est par défaut le présent, mais selon le contexte peut être considéré comme un autre temps. Néanmoins, il existe une particule "lÿ" ajouté après le verbe permettant d’indiquer le passé. Les pronoms personnels ne sont pas non plus obligatoires, mais peuvent être utilisés pour certains effets.
Les conjugaisons sont les suivantes :
Verbes en -ar – Nar (s’appeler)
|
Présent
|
Subjonctif
|
Conditionnel
|
I-ꜱɢ – Oi
|
nara
|
narïa
|
narajha
|
II-ꜱɢ – Es
|
naro
|
narño
|
narojha
|
III-ꜱɢ – Sé
|
nari
|
narni
|
narijha
|
I-ᴘʟ – On
|
narun
|
narñu
|
narunjja
|
II-ᴘʟ – Te
|
naréo
|
narne
|
narojje
|
III-ᴘʟ – Ce
|
narin
|
narñÿ
|
narinajh
|
Participe Passé : narañera
Participe Présent : narsem
Verbes en -er – Jhaxer (savoir)
|
Présent
|
Subjonctif
|
Conditionnel
|
I-ꜱɢ – Oi
|
jhaxere
|
jhaxerne
|
jhaxerejha
|
II-ꜱɢ – Es
|
jhaxero
|
jhaxerño
|
jhaxerojha
|
III-ꜱɢ – Sé
|
jhaxeri
|
jhaxerni
|
jhaxerijhe
|
I-ᴘʟ – On
|
jhaxurun
|
jhaxerñÿ
|
jhaxerunjje
|
II-ᴘʟ – Te
|
jhaxeréo
|
jhaxernéo
|
jhaxerojjé
|
III-ᴘʟ – Ce
|
jhaxerin
|
jhaxernin
|
jhaxerinjje
|
Participe Passé : jhaxerañera
Participe Présent : jhaxersem
Verbes en -ir – Géir (parler)
|
Présent
|
Subjonctif
|
Conditionnel
|
I-ꜱɢ – Oi
|
géira
|
géirïa
|
géirajhi
|
II-ꜱɢ – Es
|
géiro
|
géirño
|
géirojhi
|
III-ꜱɢ – Sé
|
géiru
|
géirñu
|
géiruxi
|
I-ᴘʟ – On
|
géirun
|
géirnun
|
géirujjin
|
II-ᴘʟ – Te
|
géiruo
|
géirnuo
|
géirïojji
|
III-ᴘʟ – Ce
|
géirin
|
géirnin
|
géirinjji
|
Participe Passé : géirañera
Participe Présent : géirsem
Certains verbes sont irréguliers, et ainsi sont considérés comme en-dehors des groupes. L’un des verbes irréguliers les plus courants est le verbe être, le copule. Notez que le verbe être n’est pas toujours utilisé là où en français l’utilise, notamment dans certaines constructions pour qualifier quelque chose qui est utilisé :
Juégar-o cuoï leiñuc-o lai.
['χwe.ga.ɾo̞ kwɔj 'lɛj.ɲu.ko̞ 'laj]
voir-2ꜱɢ cela image-ꜱɢ beau[ꜱɢ]
Cette image que je vois est belle.
Conjugaison irrégulière de Er (être)
|
Présent
|
Subjonctif
|
Conditionnel
|
I-ꜱɢ – Oi
|
éa
|
éña
|
éajji
|
II-ꜱɢ – Es
|
ero
|
erño
|
eroxi
|
III-ꜱɢ – Sé
|
ery
|
eni
|
erÿi
|
I-ᴘʟ – On
|
eru
|
eñu
|
eruxi
|
II-ᴘʟ – Te
|
éréo
|
erñe
|
éréwjji
|
III-ᴘʟ – Ce
|
érÿ
|
erñÿ
|
ernijji
|
Le Participe Passé est généralement utilisé pour faire devenir un adjectif un verbe, et le Participe Présent est souvent utilisé comme gérondif.
Dans certaines régions de l’Ouest en contact avec le Tjokherien, le verbe "duaqir" (aller) est utilisé comme auxiliaire pour représenté le futur.
Autres points
Dans les propositions subordonnées, on utilise l’infinitif.
Phrase d'exemple
Cir-a lÿ naxter-sem gaderumÿ taf-ir urana=far’ fara.
['tʃi.ɾa ljə 'naʃ.tɛr.sɛm ga'dɛ.ɾu.ɱjə 'ta.fir 'u.ɾa.na faɾ fa.ɾa]
couper-1ꜱɢ ᴘᴀꜱ ê.volontaire-ᴘᴘʀ cercle.magie ê.actif-ɪɴꜰ longtemps=ꜱᴜᴘ pour.
Je me suis coupé volontairement afin que le cercle magique reste actif longtemps.